Portrait spécial
Le Scalaire.

Les poissons du genre Pterophyllum sont les poissons rois de l'Amazone.

Le Scalaire, Roi de l’Amazone, est une espèce emblématique de l’aquariophilie : un nombre incalculable de clubs amateurs et de magasins d’aquariophilie l’utilisent comme enseigne ou comme logo.

Importé au début du 20ème siècle, son succès deviendra immense parmi les aquariophiles. Reproduit régulièrement depuis les années 30, le Scalaire a connu comme le Guppy, le Platy et le Discus une sélection intense pour obtenir de nombreux coloris différents. Il fait partie désormais de l’offre permanente des magasins. Depuis quelques années, les sujets importés sont plus nombreux et les amateurs passionnés redorent le blason de cette fantastique espèce.

Le Scalaire dans l'Histoire

Importé commercialement pour la première fois en 1909 par le grossiste Siggelkow en Allemagne, le Scalaire va connaître un engouement sans faille jusque dans les années 80. Reproduire ce poisson n’est pas très compliqué.

Toutefois, entre les deux guerres mondiales, le prix de cette espèce était très élevé : comme il est pratiquement impossible de distinguer les sexes, sauf pendant la reproduction elle-même, il était difficile pour un amateur de réunir la somme nécessaire pour constituer un groupe, avec des chances de trouver un bon couple.

Pendant cette période, le nombre des reproductions étaient rares. Il est amusant de constater aujourd’hui le nombre incroyables d’hypothèses (dont certaines aujourd’hui prêtes à sourire) formulées par des amateurs, même sérieux, pour déterminer les sexes visuellement.

Ces hypothèses et méthodes ont perdurés longtemps. Lorsque les éleveurs asiatiques ont commencé à produire en masse les premiers lignées d’élevage, d’aspect et de couleur naturels, les prix du Scalaire ont chuté dans les années 60, permettant à n’importe quel aquariophile débutant de s’offrir ce joyau.

Comme le Discus, le Scalaire se prêtent bien à la sélection de mutations naturelles qui se produisent dans les élevages. Les premiers coloris stabilisés furent les Scalaires Dorés et les Marbrés . Puis vinrent les Scalaires Noirs à la fin des années 60.

Historique

Le Scalaire en aquarium

Nom scientifique :  Pterophyllum scalare (Schultze, 1823)

Famille : Cichlidés

Il peut être placé en groupe de 5 à 6 individus dans un volume de 250 litres minimum avec une filtration modérée et un chauffage préréglé sur 26 à 27°C

Il appréciera un aquarium assez spacieux et plutôt haut : pour un aquarium de 120 cm de façade, il faut privilégier une hauteur d’eau d’au moins 50 à 60 cm. Une hauteur plus élevée encore lui sera bénéfique. Les Scalaires sont de grands poissons et une vaste plage de sable fin à l’avant du bac facilitera leurs déplacements. C’est dans cet espace dégagé qu’ils se feront face entre eux lors des marquages de hiérarchie, de territoires et pendant les parades nuptiales.

Pour les sujets d’élevages, la qualité de l’eau du bac a peu d’importance, pourvu qu’elle soit bien filtrée et renouvelée régulièrement.

Pour les sujets sauvages, l’eau devra être douce, acide et d’une très grande propreté, sans nitrates. Il convient d’éviter les courants d’eau violents.

Le Scalaire peut être placé en bac d’ensemble avec des poissons calmes mais il appréciera mieux un bac régional composé de tétras, des espèces du genre Corydoras et des poissons hachettes platines de belle taille. Des cichlidés nains des genres Nannacara, Cleithroacara, Apistogramma, ou encore Dicrossus, pourront compléter la population. Quelques Loricariidés peuvent intégrer le bac si, ils ne dépassent pas 15 à 20 cm. Sur les côtés et le fond du bac, il convient de planter de grandes Vallisneria gigantea et, au milieu du bac, quelques plantes du genre Echinodorus.

Le bac devra abriter des racines de bois naturel en position plutôt verticale. Les Scalaires, dont le corps est très étroit, pourront se faufiler facilement et se mettre en retrait dans un tel décor. Evitez certains grands tétras territoriaux ou même toute espèce qui pourrait mordiller la pointe de leurs nageoires.

Le SCALAIRE dans son habitat

Scalaire Altum sauvage
Pterophyllum altum sauvage
Biotope du Scalaire Altum
Rio Apaporis en Colombie - L'un des fleuves où l'on peut trouver Pterophyllum altum

Dans la nature, les Scalaires vivent dans des ruisseaux d’eaux noires , cristallines ou blanches. Ils apprécient une eau chaude de 26 à 27°C. Les Scalaires cherchent refuge sous les plantes de surface et les racines, pour échapper aux prédateurs qui nagent plus profondément. Ils sont habiles à faire des bonds au dessus de la surface en cas de danger. 

Les Scalaires originaires de certains affluents du Rio Négro ont besoin des mêmes paramètres que l’Altum.

Les Scalaires en provenance du Pérou (Rio Nanay) peuvent se contenter d’une eau plus fraîche de 23 à 24°C mais ont besoin eux aussi d’une eau douce et acide. Les Scalaires en provenance des Guyanes apprécient également une eau douce et acide mais nécessitent une température plus élevée de 27 à 28°C.

Lorsque la saison des pluies arrivent, à l’image des Discus, les Scalaires colonisent les zones inondées et profitent de la végétation abondante pour pondre. Les Scalaires sauvages ont besoin de multiples cachettes et points de retrait. Une végétation vigoureuse et haute, ainsi que quelques plantes flottantes du genre Ceratopteris, favorisont l’acclimatation de ces merveilleux poissons.

Les espèces proches du scalaire

Pterophyllum altum

Pellegrin, 1903

Pterophyllum altum, originaire de Colombie et du Venezuela, plus haut et plus grand que les autres Scalaires, et dont les besoins en qualité d’eau sont très stricts. Il commence à peine à être reproduit régulièrement depuis une vingtaine d’année. Très difficile à reproduire, cette espèce a déjà été croisée avec succès avec P.scalare.

Pterophyllum leopoldi

(Gosse, 1963)

Pterophyllum leopoldi, belle espèce dont le dos est plus fuyant que les deux autres espèces, est importé du Nord du Brésil et des Guyanes. Autrefois, il était classifié sous le nom de Pterophyllum dumerili aujourd’hui synonyme.

Le Pterophyllum altum, en provenance du bassin de l’Orénoque, vit dans des eaux noires, extrêmement douces et très acides: le pH peut y descendre en dessous de 5, et la dureté de l’eau est à peine mesurable. Ils vivent dans les fissures et espaces entre de grosses roches arrondies qui dépassent de la surface de l’eau. Ce sont les plus délicats à tenir: en revanche, une fois bien acclimatés, ils seront aussi solides que P.scalare, mais plus doux entre eux et avec les autres espèces du bac. L’Altum est le seul scalaire qu’il est possible de mélanger avec les Discus, sans risques pour ces derniers si la nourriture est abondante.

Pourquoi parfois voit-on des poissons sous l'appellation Faux-altum ?

Il s’agit d’une appellation commerciale qui est attribuée à des scalaires appartenant à l’espèce (Pterophyllum scalare) mais qui possèdent une apparence très étirée et une coloration rappelant la véritable espèce Pterophyllum altum.

Le scalaire et ses Diverses colorations et formes

Sélection naturelle

Les premiers scalaires reproduits ressemblent à leurs parents. Sur une même portée, les jeunes peuvent toutefois présenter un fond de coloration légèrement différents et des barres, striures ou des points plus ou moins marqués. La couleur de l’œil est souvent rouge mais parfois cuivrée, ou plus rarement sombre.

Sélection Tête Rouge (Red Head)

sur la base des premiers scalaires dorés reproduits, certaines jeunes présentaient une coloration rousse ou orangée au niveau de la tête, comme l’individu sur la photographie, mais également sur le corps, souvent accompagnée de taches grises ou noires au milieu du corps (Scalaire Koï). Les souches blanches et orangées sont aujourd’hui très demandées.

Sélection Fantôme (Ghost)

les premiers Scalaires fantômes ont fait sensation au milieu des années 70. Obtenir un corps blanc très pâle, ou sans mélanine (albinos) ou encore argenté (Scalaire Platinum), est complexe. De même, obtenir des sujets fumés ou, mieux encore, tout noirs (mélanique), est tout aussi difficile. A la fin des années 70, ces souches de Scalaires claires ou foncées étaient définitivement stabilisées en Asie.

Sélection Rouge Démon (Red Devil)

cette souche fut stabilisée par l’éleveur allemand Wilhelm dès les années 2000. Cette coloration, issue de scalaires tricolores (Koï), présentent une robe dont le fond de coloration est orange vif, avec quelques marbrures noires et des zones blanchâtres. Difficile à reproduire en quantités et en qualité, c’est l’une des souches les plus recherchées aujourd’hui.

Sélection Bleue Marbrée

plus récente, les souches de Scalaires bleutées sont très délicates à stabiliser. On connait depuis une dizaine d’années quelques éleveurs d’Europe de l’Est et quelques éleveurs asiatiques qui en produisent de temps en temps. Parfois, la couleur est bleu gris métallisée. En hybridant des Scalaires bleus avec des Scalaires marbrés, les éleveurs ont pu obtenir la souche illustrée sur la photographie présentée ici. 

On a découvert depuis une population de P.scalare près de Bélèm, au Brésil, dont le corps et les nageoires sont bleutées : reproduits récemment, cette forme rare est appelée “Sky Blue”.

Plus lents que les Scalaires à nageoires courtes, il faut à tout prix éviter de leurs adjoindre en bac régional ou d’ensembles des espèces qui mordilleraient les pointes ou le tégument des parties allongées de leurs nageoires. A l’exception des sélections récentes (Bleues, Platine, Demon Rouge, ou encore les souches très récentes issues de population sauvages), on trouve des Scalaires voilés dans tout les sélections basiques (Gold, Koï, Noire, Fumés, Californien).

Sélection Voile

l’allongement des rayons mous des nageoires est l’une des sélections les plus fréquentes chez les poissons. C’est une mutation naturelle. Si elle peut paraître discutable chez d’autres espèces de poissons, elle apparaît comme une amélioration logique de la beauté des nageoires dorsales et anales des Scalaires.

Sélection Dos Rouge (Red Back)

voici une des sélections très récentes issues de population sauvages localisées et rares: cette sélection présente un fond de coloration naturelle mais dont le dos est roux ou orange. En 2003, nous avions obtenu 6 sujets sauvages de Scalaires originaires du fleuve Manacapuru au Brésil, non loin de Manaus. 

Depuis cette date, des éleveurs ont réussi à reproduire ces merveilles et les Scalaires à Dos Rouges sont désormais disponibles en souche F2 ou F3. D’autres souches issues de population sauvages récemment importées s’imposent aujourd’hui et deviennent les plus demandées chez les amateurs spécialisés dans le Scalaire.

Aujourd’hui, les amateurs passionnés de cichlidés, parfois déçus par les Discus, entreprennent de reproduire les espèces sauvages qui sont à nouveau importées régulièrement depuis les années 90, période à laquelle les Scalaires d’élevage classiques connurent un recul d’intérêt, en raison de leur taille adulte nécessitant de grands aquariums.

Á cette période, les aquariophiles débutants commençaient à vouloir faire l’acquisition de bac de plus faible volume, pré-équipés et moins chers que les cuves nues à équiper ou encore que les bacs haut de gamme des meilleurs fabricants.

Des variétés géographiques de Pterophyllum scalare, a priori, sont importées depuis une dizaine d’années de manière régulière : les Scalaires importées du Brésil en provenance du Rio Manacapuru et des affluents du Rio Négro (près de la ville de Santa Isabel et dans le Rio Cuiuni) sont très demandées.

On découvre aujourd’hui qu’il existe des formes naturelles bleutées comme les Scalaires originaires de la région de Bélèm.

D’autres variétés ont été importées des Guyanes et augmentent encore le nombre de patrons de coloration de souches sauvages, pour le plaisir de tous. Certaines sont déjà reproduites par des professionnels dans le monde entier, et les prix deviennent raisonnables.

Quelques Combattants Spéciaux

Boutique Spécial Scalaire

Le scalaire AILLEURS - en savoir plus

Pterophyllum scalare
Pterophyllum scalare (lien anglophone)

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Frédéric

Aquariophile passionné de longue date (pardon pour le rappel de ton grand âge ;-) ) c'est tout naturellement que Frédéric consacre sa passion au service des professionnels et des aquariophiles à travers un grand savoir-faire et une parfaite connaissance de nombreuses espèces à la fois pour leur biologie mais également pour leur histoire, les premiers imports, les premières reproductions, etc.

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