Les espèces auxiliaires de prévention en aquarium

Certaines espèces occupent en aquarium des espaces précis, dans lesquels leurs modes de nourrissage profitent à l’équilibre de cet écosystème réduit : elles préviennent ainsi l’apparition et la prolifération des algues et l’accumulation de micro-déchets difficiles d’accès aux autres espèces. L’objectif est de profiter de leurs dispositions spécifiques sans les réduire à un banal rôle utilitaire : ces espèces devront bénéficier d’une carte alimentaire adaptée et soutiendront ainsi efficacement et écologiquement les taches d’entretien régulières de l’aquariophile qui en a la garde.

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Mangeur d'algues
Fouilleur de substrat
Cichlidé adapté communautaire
Adaptée débutant

Prévenir l’apparition et la prolifération des algues

La présence d’algues en aquarium reste un signe de bonne santé biologique de l’aquarium : il en existe de nombreuses espèces et à l’image des plantes, elles contribuent elles aussi à consommer certains polluants comme les nitrates et les phosphates.

Cependant, si les concentrations en nitrates et phosphates augmentent sous la pression de distributions de nourriture trop importantes et de manque de changements d’eau réguliers, les algues prolifèrent au détriment des plantes et peuvent envahir tout ou partie des décorations du bac. Certaines espèces de poissons et d’invertébrés ont évolué dans leur milieu pour s’adapter à des conditions de vie spécifiques. 

L’objectif est de profiter de leurs dispositions spécifiques sans les réduire à un banal rôle utilitaire

Leur morphologie s’est adaptée pour coloniser des micro-biotopes, sous la pression d’autres espèces plus compétitives du milieu : c’est le cas des poissons à ventouse dont la morphologie s’est adaptée pour résister aux courants violents se formant entre les rochers de certains  fleuves : leur bouche en forme de ventouse leur permet de se fixer aux roches et de brouter en même temps les algues qui prolifèrent sur les roches. 

Parmi les invertébrés, certaines espèces d’escargots et de crevettes possèdent une morphologie adaptée à la consommation des algues.

Certaines espèces de poissons et d’invertébrés ont évolué dans leur milieu pour s’adapter à des conditions de vie spécifiques.

Les différentes espèces d’algues en aquarium

D’une manière pratique, on distingue trois sortes  d’algues par leur couleur de base : les brunes, les vertes et les bleues,  les plus complexes, car ce sont en fait des bactéries résistantes qui comptent parmi les premiers organismes apparus sur Terre, ce qui démontre leurs capacités d’adaptation phénoménales…

Les algues brunes sont constituées de silice et sont souvent les premières à apparaître en aquarium : comme toutes les algues, elles parviennent à se fixer aux vitres et à l’ensemble du décor. Dans un aquarium fraichement installé, rempli à l’eau du robinet, la présence de silicate et de carbonates de calcium est élevée : si le bac n’est pas équipé d’un diffuseur de CO2 (gaz carbonique) et si l’eau est basique (pH supérieur à 7), les plantes puisent le carbone dont elles ont besoin directement et le calcium se dépose à la surface des feuilles : une légère croûte blanche se développe sur les feuilles et les algues brunes et vertes s’y fixent facilement. Sur les vitres, elles s’enlèvent facilement à l’aide d’une ouate, en les frottant doucement ; sur les roches et les plantes, l’opération est pénible et peut endommager les plantes. Dans un bac ancien, malgré l’entretien, certaines algues brunes profitent des excédents de nitrates et de phosphates organiques non détectables : elles forment des petits pinceaux noirs fortement attachés aux plantes, aux racines, aux roches et même aux joints en silicone du bac. Elles peuvent être enlevées manuellement mais l’opération est longue et fastidieuse. Avec l’apparition des éclairages à base de Led, certaines algues brun-rouge se développent en croûtes gluantes et épaisses sur le décor, sur le sol et les vitres du bac : une aspiration régulière des déchets peut en venir à bout mais elles reviennent assez vite.

Les algues vertes comptent de nombreuses espèces, en eau douce comme en eau de mer : en eau douce, les plus fréquentes forment des points verts qui s’accrochent aux vitres et au décor inerte comme aux plantes. D’autres espèces forment de petites touffes gazonnantes et assez tendres, qui peuvent assez vite devenir plus épaisses, plus foncées avec le temps. Une autre espèce forme de longs filaments qui s’enroulent autour des plantes et envahit rapidement le bac. Toutes ces algues peuvent être retirées mécaniquement par l’aquariophile mais toutes ces manipulations sont pénibles et très chronophages.

Les auxiliaires de prévention des algues

Parmi les espèces d’animaux aquatiques disponibles dans le commerce aquariophile, on trouve de nombreuses espèces de poissons et d’invertébrés. Il est d’ailleurs souvent possible de combiner des poissons à des invertébrés, en restant prudent sur les compatibilités respectives.

L'Amérique du Sud

Parmi les poissons, il est possible de trouver des espèces spécialisées dans certaines espèces d’algues. Contre les algues brunes et vertes assez fines qui apparaissent dans les premières semaines de l’installation de l’aquarium, les jeunes individus du genre Ancistrus sont souvent les plus conseillés : ils appartiennent à la famille des Loricariidés.

Ils débarrasseront effectivement les vitres et le décor inerte des algues brunes. Le problème reste la gestion de leurs besoins en matière végétale à taille adulte : arrivés à maturité au bout d’une bonne année, les poissons du genre Ancistrus parviennent à perforer les feuilles de certaines variétés de plantes tendres très désirables des genres EchinodorusHygrophila, Blyxa  et même certaines Cryptocorynes. Les Loricariidés du genre Peckoltia agissent de manière identique. Dans cette famille, les meilleurs mangeurs d’algues complets sont les espèces appartenant aux genres Otocinclus et Farlowella : les premiers (Otocinclus spp.) sont des animaux de petite taille (4 cm maximum) et peuvent être installés en grande quantité (un individu par tranche de 5 litres d’eau); ils débarrasseront tant les algues brunes que les algues vertes en très peu de temps et sur tous les types de supports, décor et plantes : les Otocinclus sont les plus adaptés en Nano aquariums.

Les silures aiguilles du genre Farlowella atteignent adultes environ 15 cm, sont plus statiques,  et peuvent vivre en couple dans un bac de 150 litres: elles seront efficaces pour éliminer les algues filamenteuses installées sur les plantes, sans les endommager. Ces deux genres sont de vrais algophages : il faut par conséquent penser à leur distribuer des pastilles à base d’algues une fois le bac débarrassé des algues indésirables. Pour les amateurs de Discus, les espèces d’Ancistrus, les Otocinclus et les Farlowella présentent un gros désavantage : lorsque l’aquarium vient à manquer d’algues naturelles ou de nourriture à base d’algues, elles ont une fâcheuse tendance à venir coller leur ventouse buccale sur le corps des Discus, ce qui est extrêmement stressant pour ces derniers.

Pour les amateurs de Discus, il existe une espèce originaire d’Amérique du Sud et qui est parfaitement compatible au niveau comportement et au niveau des conditions de l’eau avec leurs délicats protégés : c’est l’Apareiodon affinis, originaire du Rio Paraña au Paraguay : cette espèce est extraordinaire, d’une taille adaptée modeste (environ 13cm adultes, un individu pour 25 litres d’eau) et peuvent vivre en banc, ce qui déstressent les Discus, même si ils sont assez remuants et  disputent un peu la nourriture aux Discus : ils débarrassent en très peu de temps les aquariums de tous les types d’algues, même les démarrages d’algues bleues !

Farlowella acus est un poisson fascinant avec ce mimétisme de brindille et pourra trouver sa place dans votre aquarium amazonien.
L'Apareiodon affinis est un poisson extraordinaire qui peut être maintenu avec les Discus et qui fait partie des meilleurs mangeurs d'algues.

L'Asie

Pour les amateurs d’aquarium asiatiques, il existe quelques genres de poissons adaptés, dont le genre le plus efficace est Garra spp : dans ce genre, l’espèce la plus complète en matière d’algues est Garra gotyla. Atteignant seulement 10 centimètres adulte, cette espèce,  comme toutes les espèces du genre Garra, est assez territoriale et nécessite environ 50 litres par individu. Garra lyssorhynchus et Garra spilota sont deux autres espèces excellentes.  Dans le commerce, l’espèce asiatique la plus conseillée reste Crossocheilus siamensis (aujourd’hui C.oblongus) : toutefois, deux autres espèces sont beaucoup plus efficaces et ne risquent pas d’être confondues avec Garra ceylonensis, ce qui est encore fréquent même chez les grossistes.

Il s’agit de Crossocheilus reticulatus et C.latius, bien plus efficaces sur les algues brunes et vertes. Les espèces du genre Crossocheilus sont moins territoriales  que les espèces du genre Garra et sont plus adaptées aux volumes de taille modeste ou moyenne (1 individus pour 20 litres), même si elles sont sensiblement aussi grandes une fois adultes. Cela n’empêche pas de nombreuses courses poursuites ! Crossocheilus latius provient de cours d’eau froide et l’espèce peut être conseillée pour des aquariums d’eau tempérée (entre 15 et 19°C), car elle supporte également les grands écarts de température (de 10 à 25°C, si le bac est bien oxygéné pendant la période estivale) : bien nourrie, elle ne représente aucun risque pour les lents et majestueux Voile de Chine.

Farlowella acus est un poisson fascinant avec ce mimétisme de brindille et pourra trouver sa place dans votre aquarium amazonien.
L'Apareiodon affinis est un poisson extraordinaire qui peut être maintenu avec les Discus et qui fait partie des meilleurs mangeurs d'algues.

Auxiliaire recommandé - En savoir plus

Sélection Allemagne

Les animaux peuvent être différents de ceux photographiés

L'Amérique Centrale

Pour les amateurs de cichlidés d’Amérique centrale de taille moyenne des genres Amatitlania, Archocentrus et Cryptoheros , le goodéidé Ameca splendens est un mangeur d’algues filamenteuses vertes recommandé : l’espèce dépasse à peine 9 centimètres pour les femelles, les mâles restant plus petits, et très colorés. Si elle est devenue rare dans la nature, les stocks d’élevage sont conséquents dans le monde entier. Cette espèce territoriale originaire du Mexique apprécie l’eau basique et dure, comme les Cichlidés cités plus haut. Deux mâles et quatre femelles constituent une population de base pour un aquarium de 150 litres.

L'Afrique

Pour les amateurs d’aquariums d’Afrique de l’Ouest, et en particulier des WAC (Western African Cichlids), Garra congoensis est une espèce mangeuse d’algues idéales. Atteignant environ 10 cm, un petit groupe de 6 pièces convient à un aquarium de 150 litres. Pour les bacs plus petits, les espèces du genre Chiloglanis sont également équipées d’une ventouse et dévorent certaines algues.

Les Grands Cichlidés d'Amérique Centrale ou du Sud

Pour les amateurs de grands cichlidés d’Amérique Centrale ou du Sud, l’animal le plus fréquent sur le marché restent le célèbre « Pléco » (Hypostomus plecostomus) et le « Pléco léopard » (Pterygoplichthys gibbiceps). Ces poissons dépassent 30cm et sont adaptés aux aquariums à partir de 300 litres :

 ils consomment les algues brunes et les algues vertes et un ou deux individus suffisent pour 300 litres. D’autres espèces d’Hypostomus plus rares pourront être adaptées à ce type d’aquarium. Cependant, la vraie star des mangeurs d’algues des bacs de cichlidés, même pour ceux des cichlidés des grands lacs africains, reste actuellement Hypostomus (Panaque) basilisko, appelé le Bruno, en raison de la coloration brun rouge superbe de ses nageoires : excellent mangeur d’algues et de bois tendre, il possède l’avantage de rester à une taille plus modeste d’environ 20 centimètres. Cet avantage est décisif pour intégrer des aquariums plus petits (250 litres), volume fréquent dans la maintenance de petites espèces de Lamprologines, de cichlidés américains de taille moyenne des genres Laetacara, Aequidens et Guianacara

Hypostomus brasilisko aussi connu sous le nom de Panaque Bruno

Originaire du Sud du Brésil et du Paraguay, ils tolèrent des écarts de température importants (18 à 30°C) et sont les meilleurs mangeurs d’algues pour les aquariums contenant des espèces de Gymnogéophages maintenues à des températures fraîches.On peut également intégrer pour es bacs d’Amérique du Sud à température fraîche et fort courant les espèces de Loricariidés du genre Chaetostomus, très bons mangeurs d’algues.

Les Invertébrés : crevettes et escargots

Parmi les invertébrés, les crevettes sont les plus adaptées pour contrôler les jeunes pousses d’algues vertes. La plus répandue est la crevette d’Amano, Caridina multipunctata, autrefois dénommée Caridina japonica et encore vendue régulièrement sous ce nom.

Elles peuvent cohabiter en grand nombre dans un aquarium. D’une taille maximale de 5cm, une dizaine d’individus peuvent intégrer un aquarium de 60 litres. Toutes les autres crevettes du genre Caridina et Neocaridina sont d’excellentes mangeuses d’algues mais elles doivent être réservées aux petits aquariums et supportent mal la concurrence des poissons, à l’exception des micro-cyprinidés du genre Boraras. Pour les nano et micro-volumes, à condition qu’ils soient bien fermés, les escargots du genre Clithon sont les plus performants.

Catégorie des invertébrés d'eau douce
Caridina rubropunctata
Neocaridina davidi
Clithon diadema

Accès à la boutique des invertébrés d'eau douce

Les Auxiliaires de prévention des pollutions organiques

Les sources de pollution organique

Un aquarium se charge généralement de matière organique excédentaire au cours de son évolution : dans un premier temps, malgré un bon équilibre biologique, l’aquarium se remplit quotidiennement de petits excédents de nourriture.

Conjointement, dans les aquariums plantés, des petits morceaux de plantes se dégradent et encombre une partie du filtre. Une partie de la nourriture comme une partie de tiges ou feuilles dégradées  à différents degrés restent piégés dans les plantes elles-mêmes, dans le décor ou à la surface du sable, colmatant progressivement ce dernier. Afin de contrôler cette prolifération lente et insidieuse, certaines espèces de poissons et d’invertébrés peuvent aider en consommant ces restes avant qu’ils ne se décomposent en polluants plus dangereux pour les habitants du bac.

Les poissons fouisseurs

Pour les bacs communautaires comme pour les bacs régionaux amazoniens, les poissons du genre Corydoras, omnivores, représentent le meilleur compromis entre beauté et utilité ! On en compte plus de 200 espèces, ce qui laisse un grand choix aux amateurs : elles vivent principalement en grand nombre sur les grands bancs de sable dans les ruisseaux amazoniens.

Leur occupation principale est de fouir dans le sable à la recherche de nourriture à l’aide de leur bouche entourée de petits barbillons : en aquarium, cette activité débarrasse la couche supérieure du substrat des excédents de nourriture. Vivant en banc, un groupe de 6 sujets est idéal : on compte en général un individu pour 10 litres d’eau : l’espèce est à l’aise partout et se contente de peu d’espace : on peut donc les maintenir à partir d’un volume de 60 litres pour les espèces de taille moyenne d’environ 6cm.

Pour les petits aquariums (Nano Bacs), le genre Corydoras contient quatre espèces dont la taille adulte dépasse à peine 2 centimètres : C. pauciradiatus et Corydoras habrosus, adaptés aux bacs chauds, et C. hastatus et C. pygmaeus, qui peuvent être intégrés à des bacs de température ambiante. Ces petites espèces nagent beaucoup, sont très grégaires et nécessitent elles aussi de vivre en groupe d’un minimum de six individus. Les espèces du genre Aspidoras sont également adaptées aux Nano bacs mais elles sont beaucoup plus rares.

Pour les très grands bacs, le genre Brochis contient quelques espèces atteignant 10 centimètres, qui seront de parfaits compagnons pour les aquariums de cichlidés.

Pour les aquariums de cichlidés d’Afrique de l’Ouest comme pour ceux des grands lacs d’Afrique de l’Est, les poissons du genre Chiloglanis, sont les plus adaptés pour fouir dans le sable et manger les particules excédentaires d’aliments et les algues : atteignant à peine 8 centimètres, ces espèces peuvent intégrer également des petits bacs (à partir de 60 litres) : ils sont par contre peu fréquents sur le marché.

Dans les aquariums asiatiques, la loche à tête de cheval (Acantopsis rungthipae) est un excellent fouisseur.

Cette espèce atteint environ 12 centimètres et s’enterrent dans la partie supérieure du substrat régulièrement dans la journée. Elle a besoin d’un sable fin et non abrasif pour cela.

Acantopsis rungthipae

Les escargots sont également d’excellents mangeurs de déchets, et certaines espèces fouissent régulièrement le sable à la recherche de nourriture : les espèces des genres Tylomelania, Faunus  et Brotia, originaires de Sulawesi pour le premier et d’Asie pour les deux autres, sont particulièrement jolies et utiles.

Tableaux synthétiques mangeurs d'algues et fouisseurs [EN COURS DE CONSTRUCTION]

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Frédéric

Aquariophile passionné de longue date (pardon pour le rappel de ton grand âge ;-) ) c'est tout naturellement que Frédéric consacre sa passion au service des professionnels et des aquariophiles à travers un grand savoir-faire et une parfaite connaissance de nombreuses espèces à la fois pour leur biologie mais également pour leur histoire, les premiers imports, les premières reproductions, etc.

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